Mon oncle Willy Finkelsztajn, qui ne manquait jamais l’occasion d’être pragmatique, se demandait souvent pourquoi l’expérience acquise tout au long d’une vie ne semblait pas -ou alors si peu- servir à autrui. Il se demandait également pourquoi l’Histoire de l’humanité paraissait être un éternel recommencement, et s’interrogeait sur l’immuable concomitance des deux phénomènes.
Paul-Henri Spaak, qui lui ne manquait jamais de sagacité, disait à peu près ceci:
«Cette fois, les hommes d’Occident n’ont pas été à court d’audace et n’ont pas agi trop tard. Le souvenir de leurs malheurs, et peut-être aussi de leurs fautes, semble les avoir inspirés, leur a donné le courage nécessaire pour oublier les vieilles querelles».
Nous étions dans les années 50, cet homme – l’un des pères fondateurs de l’Europe, originaire de Belgique – rappelait à qui voulait bien l’entendre que ces «vieilles querelles» se comptaient en siècles, voire en millénaires, et surtout en millions de trépassés, pas loin d’une centaine rien qu’au XXème siècle. Sans parler des écorchés vifs de l’Histoire, écorchés de la chair, écorchés de l’âme, petits et grands blessés de guerre, et enfin nos suprêmes champions des dommages collatéraux, les réfugiés et déplacés de tous acabits.
Mes chers amis, l’Europe est une conjecture noble et précieuse.
Non, je ne vous parle pas de l’Europe de José Manuel Barroso ou de Jean-Claude Juncker, qui nous a apporté tant de défiance et de circonspection, mais de celle de Voltaire, où chacun est riche de l’autre (je parle de richesse intérieure, naturellement).
Une conjecture parce que tout reste à faire, parce que l’Europe qui est née voilà soixante ans est bancale et vouée à l’échec en l’état. Nous n’avons pas d’autres choix que de la repenser dans toute son exhaustivité, avec cette fois cohérence et rationalité. Toute autre option nous rappellera tôt ou tard au bon souvenir de ce que l’Histoire a de plus abominable et d’exécrable, et exhumera le nauséabond cadavre du repli nationaliste, qui a toujours été le terreau de la plus perfide ignominie. N’en déplaise à tous les nostalgiques du régime de Vichy, nostalgiques vieille école ou nostalgiques drapés dans leur probité dernier cri.
Mais chaque chose en son temps et le 10 avril prochain, nous fêterons le premier Seder de Pessah. Pour tous ceux qui ont la mémoire courte et qui n’étaient pas là lors de la sortie d’Égypte, rappelez-vous que le régime de Ramsès II n’était pas une démocratie. Il n’y avait pas d’élections, faute de candidats et faute de partis politiques. En revanche, il y avait des divinités à foison parmi lesquelles vous aviez tout l’heur de choisir. C’était, entre autres d’ailleurs, une des raisons de notre profond désaccord avec le pharaon… La démocratie est une affaire sensible, et nous avons été contraints d’aller la chercher ailleurs.
Pour clore ce chapitre, souvenez-vous enfin que certains esprits machiavéliques savent faire un usage pernicieux de la démocratie pour arriver à leurs fins. Ce fut le cas en mars 1933…
Voilà, je reviens à notre Seder.
Afin de vous régaler, vous trouverez chez nous pour Pessah: nos petits pains à la farine de matzot « Matzebrotjes », notre gefilte fish, nos harengs gras, nos kneidleh et mandlen pour le bouillon, nos entrées: foie haché, nos caviars: d’aubergines, de poivrons, d’olives, notre tarama, etc… nos charcuteries: pickel fleich, pastrami, dinde fumée d’Israël, saucisson à la graisse d’oie, gendarmes, cornichons du tonneau et raifort.
nos spécialités sucrées: aux amandes bien sûr, nos célèbres macarons, croissants, croquets, et babka,
Mais aussi nos autres macarons à la noix de coco, nos pâtisseries spécifiques au matzemehl ou à la fécule : lehkeh au citron ou au chocolat, nos nombreuses variétés de petits-fours, nos fameuses madeleines de Pessah, gâteaux au fromage, aux pommes, ainsi que nos tartes avec leur décor de fête.
Vous comptant parmi mes plus fidèles clients, je souhaite que votre satisfaction soit parfaite et que rien ne manque à votre attente. Aussi, je vous suggère de nous communiquer vos commandes à l’avance afin que nous les tenions à votre disposition.
J’espère avoir, cette année encore, le plaisir de vous rencontrer et de vous apporter, avec toute mon équipe, les meilleurs conseils et la plus grande attention.
Dans l’attente de vous revoir, recevez, mes chers amis, l’assurance de mes sentiments les plus dévoués.
Sacha Finkelsztajn
P S: Nous reprendrons nos fabrications de pain et de produits panifiables dès la fin de Pessah.